Bagdad
Le livre des Mille et Une Nuits est un texte d’origine indienne, passé en langue persane puis traduit en arabe à Bagdad au VIIIe siècle. Cette œuvre anonyme a connu une acculturation fulgurante. Diffusée, racontée, adaptée, façonnée sans fin par ses conteurs et copistes, elle ne connaît pas de version canonique. Pas deux manuscrits aujourd’hui connus des Nuits ne comportent le même nombre de contes.
Indes
Comme Les Mille et Une Nuits, le Pañcatantra est passé d’Inde en Perse, puis au monde arabo-musulman. Selon une source du IXe siècle, Les Mille et Une Nuits d’origine indo-persanes auraient été
traduites, tout comme le Pañcatantra, par al-Muqaffa.
Les différentes versions arabes des Nuits connues aujourd’hui conservent encore quelques héritages de cette période : des fables animalières à valeur morale, un récit-cadre qui regroupe d’autres histoires et le nom des personnages principaux, Shahrâzâd, Shâhriyâr, Dunyâzâd, Shâh Zamân, sans aucun doute d’origine persane.
Damas
Une grande partie du corpus des Mille et Une Nuits se caractérise par son ancrage urbain notamment dans la vie de grande métropole que sont Bagdad, Damas, Le Caire.
Ce corpus de contes permet de découvrir avec moult détails l’organisation de ses grandes villes, différentes couches de la société y sont représentées et on y croise des tailleurs, bouchers, pêcheurs, portefaix mais aussi à un rang supérieur des marchands, juges, préfets et parfois des califes déguisés.
Le Caire
Une grande partie du corpus des Mille et Une Nuits se caractérise par son ancrage urbain notamment dans la
vie de grande métropole que sont Bagdad, Damas, Le Caire.
Ce corpus de contes permet de découvrir avec moult détails l’organisation de ses grandes villes, différentes couches de la société y sont représentées et on y croise des tailleurs, bouchers, pêcheurs, portefaix mais aussi à un rang supérieur des marchands, juges, préfets et parfois des califes déguisés.
Océan Indien
Tout est sujet à aventure dans les Mille et Une Nuits et quand un voyage se prépare, il est aussitôt promesse de péripéties, de dangers, de déboires et de rencontres aussi terrifiantes que merveilleuses. Les voyages de Sindbâd ou ceux d’Hasan al-Basrî par exemple nous font découvrir l’univers de l’océan Indien, ses créatures des ondes si dangereuses et ses peuples étrangers que le monde arabo-musulman connaît déjà au travers de ses littératures géographiques et de merveilles.
Chine
Plusieurs fois dans les Nuits, il est question de la Chine, l’«un des plus grands et des plus puissants royaumes de la terre». Sous la dynastie des Tang (618-907) la politique est déjà celle des grands échanges commerciaux avec l’Ouest et notamment avec l’empire musulman des califats.
Les contes plongent ainsi le lecteur dans des espaces aux «extrémités» du monde, à la géographie fantastique où on y rencontre des rois et des richesses mais également la famille d’Aladdin. Car le conte d’Aladdin se passe bel et bien en Chine est c’est de la princesse Budûr, la princesse Poudre, au visage blanc et rond, dont-il tombe éperdument amoureux.
L'Occident
C’est au début du XVIIIe siècle que Les Mille et Une Nuits fut introduit en Europe par le français Antoine Galland (1646-1715). En 1701, Galland, reçoit d’un ami un manuscrit arabe des Mille et Une Nuits . Cet éminent connaisseur de l’Orient a déjà traduit un manuscrit de Sindbâd rapporté de ses voyages.
Le manuscrit qui fut la base de sa traduction, ne comporte que 35 contes. À la recherche de nouvelles histoires, Galland rencontre Hannâ Diyâb, jeune maronite syrien. C’est ainsi que naîtront par exemple les histoires d’Ali Baba ou Aladdin, contes parmi les plus connus du répertoire occidental des Mille et Une Nuits.
Dès la parution des premiers volumes, l’œuvre connaît un immense succès. Rapidement traduit en danois, allemand et anglais, le texte séduit toute l’Europe.
Bagdad (?), début du VIIIe siècle – IXe siècle
Papier de lin brun clair
H. 24,2 ; l. 13 cm
Acquis en Egypte
Chicago, lent by the Oriental Institute of the University of Chicago
© The Oriental Institute of the University of Chicago
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
NB - Ces pages datées du IXe siècle sont le premier témoignage matériel des Mille et Une Nuits.
France, Salon de 1824
Huile sur toile
H. 64,3 ; l. 81 cm
Cherbourg-Octeville, musée d’art Thomas-Henry, 835.108
© D. Sohier 2011
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
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La technique de l’enchâssement est le principe même des Mille et Une Nuits, puisqu’on lit ou écoute l’histoire de Shahrâzâd qui raconte d’autres histoires au Sultan. Ce conte est appelé le récit-cadre: le Roi Shâhriyâr est trompé par sa femme. Il la tue en représailles et décide dans sa folie vengeresse de s’unir chaque jour à une vierge de son royaume. Une fois le mariage consommé, sa nouvelle épouse est mise à mort le jour levé. Et cela jusqu’à sa rencontre avec Shahrâzâd. Cette dernière tient en halène ce roi cruel en lui contant nuit après nuit des histoires merveilleuses et au matin, il ne peut se résoudre à la tuer. A la fin du recueil, devenue mère elle rachètera sa vie et celles de toutes les femmes du royaume.
Manuscrit en écriture grantha sur «ôles» (feuilles de palmier)
Inde, XVIIIe siècle
H. 3,2 ; l. 29,5 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits orientaux, Sanskrit 773
© Bibliothèque nationale de France
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Inde, école moghole, vers 1580-1585
Gouache et or sur papier
H. 25,3 ; l. 16,1 cm
Paris, Musée national des arts asiatiques Guimet, MA 2470
© RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/Thierry Ollivier
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
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Narrée au cours de la septième nuit, l’Histoire du roi, du vieil homme et de la fille du djinn figure dans le Tûtî-nâma de Nakhshabî, adaptation persane des célèbres Contes du perroquet. Suivant une trame narrative comparable à celle des Mille et Une Nuits, ces contes édifiants mettent en scène un perroquet disert et moralisateur, qui s’emploie à narrer, nuit après nuit, à sa maîtresse volage de captivantes histoires, destinées à la retenir dans son foyer et à l’empêcher de commettre l’adultère durant l’absence de son époux.
Syrie, Damas, 1870
Beyrouth, The Fouad Debas Collection, album 133
© The Fouad Debas Collection
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Syrie, Damas, 1870
Beyrouth, The Fouad Debas Collection, album 133
© The Fouad Debas Collection
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Syrie, Damas, 1870
Beyrouth, The Fouad Debas Collection, album 133
© The Fouad Debas Collection
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Syrie, Damas, 1870
Beyrouth, The Fouad Debas Collection, album 133
© The Fouad Debas Collection
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Syrie, Damas, 1870
Beyrouth, The Fouad Debas Collection, album 133
© The Fouad Debas Collection
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Contient les Nuits 283 à 429
Egypte, naskhî, vers 1640
Papier, 4 vol., 46 illustrations couleurs
H. 27 ; l. 19 cm
Tubingen, Universitatsbibliothek, M.a. VI. 32, vol. II
© Universitatsbibliothek, Tübingen
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
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Il est couramment entendu que ce texte populaire, ne faisant pas partie de la littérature «savante» a été transmis sans image. Pourtant, sur les 120 manuscrits des Nuits recensés, une dizaine sont illustrés, dont ce manuscrit égyptien de Tübingen (seconde moitié du XVIIe siècle). La cinquantaine de miniatures de ce manuscrit a peinture aux compositions simples, représente les personnages de façon extrêmement vivante.
Probablement copie en Egypte, XVIIe-XVIIIe siècle
Papier verge, filigrane
H. 21,3 ; l. 31 cm
Acquis dans le cadre de la collection Taylor-Schechter à la Genizah
du Caire, auprès du Dr Charles Taylor et de M. Solomon Schechter
Grande-Bretagne, Cambridge University
Library, T-S Ar. 36.68
© The permission of the Syndics of Cambridge University Library
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
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Ces deux pages contenant les Nuits 168 à 170, sont écrites en arabe avec des caractères hébreux. Ce type d’écriture était destiné à des lecteurs arabes d’origine juive. Ces folios provenant de la Genizah du Caire marquent l’intérêt de la communauté juive pour les Mille et Une Nuits.
4 vol., 363, 357, 315 et 318 p.
H. 23 ; l. 15 cm
Paris, Institut du monde arabe, Collection de la bibliothèque, 31446
© IMA/Nabil Boutros
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
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L’édition égyptienne de Bûlâq (1835), qui porte le nom d’un quartier du Caire, propose un texte étendu composé de 230 histoires couvrant enfin les 1001 nuits promises. Si l’édition de Bûlâq fait aujourd’hui référence, elle n’en reste pas moins artificielle et sûrement altérée.
La démarche moderne n’a finalement pas été très différente de celle des compilateurs et conteurs des « Mille et Une Nuits », enrichissant eux-mêmes le corpus existant, l’adaptant aussi bien à l’époque, qu’à l’auditoire.
Mohammad ibn Mousa al-Khwarizmi, 428 / 1036
Reliure en carton dans un étui
Manuscrit sur papier
H. 33,5 ; l. 20,5 cm
Strasbourg, Bibliothèque nationale et universitaire, Ms.4.247
© Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Gouache et or sur papier monté en page d’album
H. 38 ; l. 27,6 cm
Paris, Fondation Custodia, collection Frits Lugt, 1971-T.76
© Fondation Custodia
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Traduction d’Antoine Galland, illustrations de Gustave Doré
Paris, Publications de l’Imprimerie générale, 1895
Deux tomes en un vol.
Gravures, t. I, 171 vignettes, t. II, 250 vignettes
H. 32 ; l. 19,5 cm
Paris, Institut du monde arabe, collection de la bibliothèque, 10255, t. I, p. 134
© IMA/Nabil Boutros
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Céramique siliceuse, décor moulé et peint sous glaçure
H. 26 cm
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
orientales, section islamique, MAO 1191 à 1197
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre, Paris)/Hervé Lewandowski
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Paris, Editions Piazza, 1919
H. 31 ; l. 23 cm
Paris, Institut du monde arabe, collection de la bibliothèque, 21975
© IMA/Nabil Boutros
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Paris, Le Club français du livre, 1958
H. 21,5 ; l. 18 cm
Paris, Institut du monde arabe, fonds de la documentation
© IMA/Nabil Boutros / ADAGP, 2012
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Ecriture orientale, XVIIe siècle
Papier, 42 fos, porte des annotations de Galland
H. 18,7 ; l. 12,4 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits orientaux, Ar. 3646
© Bibliothèque nationale de France
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
Contient l’article d’Alexandre Ular sur Les Mille et Une Nuits accompagné d’un portrait de Mardrus par
Vallotton
H. 25,5 ; l. 16,5 cm
Collection Chesnais
© IMA/Nabil Boutros
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.
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Joseph-Charles Mardrus (1868-1949) publie entre 1899 et 1904 les 16 volumes de sa traduction intitulée Le Livre des Mille Nuits et Une Nuits. Le succès de cette nouvelle version est immédiat et séduit les cercles mondains de la Belle Epoque. Mardrus n’a pas dérogé à la règle, ses Nuits sont bel et bien une œuvre littéraire personnelle, il s’écarte délibérément des textes originaux, et fournit des Nuits exotiques, érotiques et burlesques en conformité avec l’esprit fin-de-siècle. La version Mardrus fut traduite en espagnol, en anglais et en polonais et devint la plus lue en Europe ; elle exerça aussi une influence importante sur les arts et porta Shahrâzâd au firmament des grandes héroïnes littéraires.
Traduction du Dr J. Ch. Mardrus, illustrations de Francois-Louis Schmied
Paris, 1927
Gravure sur bois, rehauts d’or et d’argent
H. 31 ; l. 24 cm
Collection particulière
© IMA/Nabil Boutros
Œuvre présentée dans l'exposition Les Mille et Une Nuits présentée à l'Institut du monde arabe, du 27 novembre 2012 au 28 avril 2013.